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Une dynamique entrepreneuriale forte

Dans un territoire qu’Émeline Baume estime pluriel et dynamique sur le plan économique, elle impulse les politiques publiques de la Métropole de Lyon en faveur des outils productifs, de l’économie circulaire et de la valorisation des compétences locales.

Quel regard porterez-vous su le tissu économique du territoire de la Métropole de Lyon ?

« Malgré les mutations et les crises, 32 000 entreprises se créent chaque année dans notre bassin économique très dynamique. Deux grands axes l’expliquent. Tout d’abord l’attrait pour le micro-entrepreneuriat. Beaucoup de jeunes se lancent, tout en étant au RSA. Des seniors créent aussi leur propre activité. De nombreuses autres personnes testent des idées. Tous ont envie d’agir. Second axe, le territoire bénéficie de la richesse des quelque 680 000 PME et 215 ETI qui sont la réalité de l’économie française. Ces entreprises tirent l’économie car elles produisent et transforment ici. De plus, cette très forte dynamique entrepreneuriale s’appuie sur une communauté d’acteurs solides, dont les experts-comptables.

Quelle est la stratégie de la Métropole de Lyon pour le développement économique ?

La collectivité accompagne la transformation des entreprises pour répondre aux enjeux environnementaux, tels que la baisse des émissions de CO2, la préservation des ressources en eau, la maîtrise des consommations énergétiques ou encore la valorisation des déchets. Les enjeux sociaux font partie de nos préoccupations. Chaque habitant doit pouvoir exercer son talent dans son bassin de vie. Nos programmes et soutiens financiers sont orientés vers la transformation des TPE et PME pour devenir des Scop (sociétés coopératives de production) ou viser le label Esus (entreprise
solidaire d’utilité sociale), pour travailler la marque employeur et veiller à la diversité des emplois proposés, pour favoriser l’inclusion sociale, le respect de l’égalité femmes-hommes, l’accueil de personnes en situation de handicap, la transmission des savoirs d’une génération à l’autre ou encore l’emploi des plus de 45 ans… À moyen terme, la raréfaction de certaines ressources incite à anticiper, notamment pour la formation professionnelle dans les secteurs de la production.

Vous dites qu’à votre arrivée à la tête de la Métropole de Lyon, vous avez entendu le poncif «les écolos n’aiment pas les entreprises». Qu’en est-il vraiment ?

C’est faux ! Nous affichons une réelle volonté d’accompagner la transformation de toutes les entreprises là où elles en sont dans leurs réflexions. La Métropole de Lyon développe une batterie d’outils pour sensibiliser. Comme le jeu Tumulte qui permet de confronter son modèle économique à différents scénarios tels que des tensions géopolitiques, la pénurie des matières premières, la fin de l’énergie bon marché ; des aides à l’investissement sur les sujets de l’eau, de la circularité, de l’analyse du cycle de vie des produits; la plateforme Kelimpact pour mesurer et piloter ses impacts territoriaux. Chaque année, la Métropole de Lyon accorde 1,5 million d’euros d’aides à l’éco-incitation.

Quelle est la place de l’industrie dans votre dispositif ?

Un emploi en production génère deux à trois emplois dans les services. Alors nous priorisons la production, la transformation, le rétrofit (opération qui consiste à convertir un véhicule à motorisation thermique en motorisation électrique, NDLR). Bien sûr, nous faisons partie d’un système capitaliste et mondial, mais plus on réduira les distances et plus notre bassin de vie proposera des emplois de tous niveaux. Avec près de 80 000 emplois industriels, il est primordial de les embarquer dans ces nécessaires transformations. Elles sont plus de 150 entreprises à avoir signé le Manifeste pour une industrie qui se transforme. Nous avons cofondé avec Saint-Étienne Métropole le Faim, fonds d’amorçage industriel métropolitain, doté de 70 millions d’euros gérés par Demeter (acteur européen majeur de l’investissement en capital risque, capital développement et infrastructure dans la transition énergétique et écologique, NDLR), pour investir au capital d’entreprises à impact.

Quelle image avez-vous des experts-comptables ?

Ils sont essentiels à la vitalité de toutes les organisations, ESS, ETI ou PME. C’est subtilement et grâce à ces professionnels que l’on peut faire passer des messages sur les sujets de transformation des entreprises. Ils peuvent souffler à l’oreille des dirigeants des solutions pour revoir les approvisionnements, les immobilisations, la trajectoire carbone ou les questions de gouvernance. J’ai été DAF d’une Scop et j’ai pu mesurer leur
capacité à influer sur ces sujets de transformation que la Métropole de Lyon porte. »