Le 11 juillet 2024, le club Transition écologique de l’Ordre des experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes organisait une conférence pour sensibiliser les cabinets et leurs collaborateurs à la nécessaire implication dans les sujets de la RSE.
« Si nos cabinets ne s’emparent pas des sujets de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et des enjeux environnementaux, d’autres le feront », est convaincu Emmanuel Gauzy, vice-président de l’Ordre et coprésident du club Transition écologique. La conférence du 11 juillet avait pour but de donner la parole à deux cabinets, aux tailles différentes, pour convaincre les quelque 160 experts-comptables présents de se pencher sérieusement sur la question. Pour leur propre fonctionnement. Mais aussi en bâtissant des offres de services pour leurs clients entreprises. «Nous avons évoqué la nécessité de nous former, de former nos collaborateurs, d’engager nos cabinets dans ces démarches pour proposer de nouvelles missions à nos clients. Je suis convaincu que la RSE est un axe de développement de nos cabinets. »
Position privilégiée
Deux cabinets témoignaient. Une entreprise lyonnaise d’une dizaine de collaborateurs et Axens, implantée à Saint-Étienne, comptant une centaine de salariés dans quatre bureaux. Preuve qu’il s’agit bien de la volonté d’un dirigeant d’embrasser le sujet plutôt que de la taille de l’entreprise.
« Certains cabinets avancent rapidement. D’autres moins, par choix, par manque de temps ou d’informations, constate Clément Tardy qui porte les missions RSE d’Axens. Pourtant, nous disposons d’une position privilégiée pour réaliser ces missions pour nos clients. Le sujet mûrit souvent auprès des dirigeants à la suite des demandes de leur environnement, de leurs clients, leurs fournisseurs, leurs salariés… par les appels d’offres, l’obtention d’un prêt. Ce sujet concernera rapidement l’ensemble des entreprises. » La question de la légitimité des experts-comptables, évidente pour les deux cabinets présents, se pose cependant encore.
Des clés pour accélérer la légitimité des cabinets
Katia Lobre-Lebraty et Marco Heimann, maîtres de conférences à l’iaelyon, ont présenté les enseignements de la chaire Expertise et Conseil des TPE-PME sur l’axe de recherche concernant la légitimité de la profession sur le conseil en RSE-durabilité, au regard de la demande croissante des entreprises. Selon une étude réalisée auprès de 67 cabinets régionaux, la chaire met en avant trois profils :
- Les convaincus de leur légitimité (19 % des répondants), dont le cabinet dispose déjà d’un pôle dédié à la RSE-durabilité. L’Ordre et la profession peuvent s’appuyer sur eux et leur engagement pour convaincre tant au sein de la profession que vis-à-vis des clients.
- Les sceptiques (12 % des répondants), évoluant dans un cabinet de taille moyenne sans service dédié à la RSE-durabilité. «Les convaincre nécessitera également des missions bien définies, pour les responsables de la chaire. Le soutien de pairs spécialisés et la promotion des missions RSE-durabilité par l’Ordre seront cruciaux pour les engager. »
- Les circonspects (69 % des répondants) n’ont pas non plus de pôle dédié dans leur structure de taille moyenne. Ils s’engageront grâce à des missions RSE durabilité simples et bien définies pour gagner en confiance avant des interventions plus ambitieuses.