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Passation de pouvoirs entre Odile Dubreuil et Damien Cartel

Présidente de l’Ordre des experts-comptables Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes depuis janvier 2020, Odile Dubreuil a passé la main le 1er janvier 2024 à l’un de ses actuels vice-présidents : Damien Cartel. Élu nouveau président par vote à la majorité des 36 élus en fonction, ce dernier a ainsi pris la tête de l’instance régionale jusqu’aux élections de la nouvelle mandature, prévues à l’automne prochain.

Quel bilan dressez-vous de vos années à la présidence de l’Ordre ? Quelles sont vos satisfactions ?

Odile Dubreuil : Je trouve que nous avons réalisé un travail époustouflant. Déjà, nous sommes parvenus à traverser la pandémie, ce qui n’était pas une mince affaire. Nous avons réussi à sauver des entreprises, des emplois, et à aider nos confrères dans cette conjoncture particulière. L’objectif de se déplacer et d’agir dans l’ensemble des départements de la région a aussi été atteint. Le rôle accru des représentants départementaux a permis d’instaurer une présence et un soutien important sur le terrain afin qu’aucun de nos confrères ne se sente isolé. Ensuite, nous avons également multiplié les actions de communication pour valoriser notre image, être plus attractifs et promouvoir notre profession.

Pour arriver à ce résultat, nous avons multiplié les rendez-vous avec les figures économiques et politiques de la région. Ainsi, l’expert-comptable est aujourd’hui reconnu comme un acteur incontournable auprès du chef d’entreprise et nous avons été conviés à de nombreuses réunions stratégiques, que ce soit avec la direction des Finances publiques, l’Urssaf, la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), les tribunaux de commerce, les cours d’appel, les chambres consulaires… Selon moi, cette mandature est une réussite, et ce grâce à une équipe soudée qui a travaillé durement et main dans la main. Je cède donc ma place avec beaucoup d’optimisme pour cette dernière année de mandature.

À l’inverse, quels sont les points à améliorer ?

O.D. : Parmi les axes de progression, il y a la facture électronique. Il faut que les cabinets se mobilisent encore davantage et profitent des nombreuses formations dispensées par le Conseil régional pour préparer au mieux cette réforme, et ce, même si l’entrée en vigueur a été décalée. Le deuxième axe de progression concerne la RSE, notamment avec la nouvelle directive CSRD. Nous avons créé un club spécifique à ce sujet et nos efforts sont nombreux pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. 

Quelles ont été les différences entre vos deux mandats ?

O.D. : D’abord, je n’étais pas avec les mêmes élus. Cela dit, c’était plutôt une continuité et cela s’est bien passé. L’année où j’étais présidente Rhône-Alpes, j’ai travaillé de concert avec la présidente Auvergne, de manière à pouvoir mettre en place des processus pour harmoniser nos systèmes et notre territoire. Il y avait un véritable effort pour comprendre les spécificités de chacun. Il fallait rencontrer les confrères sur place, c’était essentiel. La région est grande, dense, avec des infrastructures différentes. En 2020, nous avons beaucoup travaillé sur ce projet. En 2021, je me suis retrouvée entourée de nouveaux élus, issus de 12 départements et non plus de 8. L’idée était de continuer nos efforts sur les axes de mandature énoncés, et ce au service des confrères.

Quel a été votre meilleur souvenir ?

O.D. : L’assemblée générale que l’on organise chaque été à Lyon. À la sortie du Covid, ce rendez-vous a été particulièrement marquant et émouvant, puisque l’on ressentait beaucoup de joie de se rassembler à nouveau. Nous avions réussi à faire venir l’ensemble de notre écosystème, partenaires et confrères, dans une ambiance festive et joviale. Lors de ces occasions, nous sommes reconnus pour nos efforts et notre travail. C’est très gratifiant.

Quels seront vos objectifs pour l’année 2024 en tant que nouveau président de l’Ordre ?

Damien Cartel : J’assure la continuité du projet de notre mandature et de la présidence d’Odile avec quatre axes forts poursuivis. D’abord avec le label « École de la profession ». Nous souhaitons mettre en valeur notre profession et les écoles du territoire avec la création d’un label valorisant. L’idée est de promouvoir l’attractivité de l’ensemble des métiers des cabinets auprès des écoles, recenser celles-ci, les mettre en valeur, informer régulièrement les professeurs et s’assurer qu’elles disposent d’une bonne connaissance des effectifs d’étudiants. C’est une reconnaissance régionale réciproque.

Le second axe porte sur la RSE et la durabilité, avec notamment la poursuite du développement des clubs agricoles et développement durable, ainsi que l’accompagnement des cabinets sur le sujet de la directive CSRD. Le troisième point est la prévention des entreprises en difficulté et la fluidification de nos relations avec les différents acteurs des procédures, c’est-à-dire les avocats, les mandataires, les tribunaux de commerce, les administrateurs… L’expert-comptable reste l’acteur essentiel auprès des dirigeants d’entreprise !

Enfin, le dernier enjeu concerne la facturation électronique. Nous nous mobilisons sur deux cibles : les entreprises, en maintenant notre aura vis-à-vis des syndicats et des chambres consulaires, avec une communication directe auprès des dirigeants ; et nos confrères, au sein de nos cabinets, afin d’avoir un regard attentif sur les outils et les pratiques. Nous serons prêts pour son lancement. En effet, nous sommes la première région de France en matière de formations dispensées à nos membres en la matière.

Quelles seront vos premières actions en ce début de présidence ?

D.C. : D’emblée, nous allons continuer avec le bureau et les conseillers régionaux à parcourir la région pour aller à la rencontre des confrères. L’objectif sera de présenter les actions de l’institution et de répondre aux questions et aux problématiques des cabinets. Il y a notamment celles de la cybercriminalité et de la sécurité informatique sur lesquelles nous sommes très vigilants. On a pu voir très récemment les conséquences d’une cyberattaque sur les cabinets et leurs clients… Il y a également le problème récurrent du recrutement et de l’attractivité. Notre présence au sein de chaque localité sera l’un des enjeux principaux, puisque nous avons le souhait de maintenir, voire de renforcer cette proximité.