La loi Pacte permet aux entreprises qui le souhaitent d’inscrire dans leurs statuts une « mission », comprenant un ou plusieurs objectifs sociaux ou environnementaux. Une nouvelle étape en matière de RSE, qui doit inciter l’entreprise à œuvrer pour le bien commun et non plus seulement le profit.
Introduit par la loi Pacte en 2019, le principe de « société à mission » entend encourager les démarches plus responsables des sociétés qui ne seraient plus animées que par la seule quête du profit. En un peu plus d’un an, près de 200 entreprises en France, dont une dizaine dans la région, se sont lancées. Elles ont ainsi modifié leurs statuts, afin d’inscrire un ou plusieurs objectifs sociaux ou environnementaux. Une démarche lourde de sens et d’engagement dont l’objectif final consiste à améliorer l’impact des entreprises dans leur environnement économique, social et sociétal.
Prospérer durablement
À Lyon, le cabinet d’expertise comptable Quovive est l’une de ces entreprises à avoir franchi le pas en novembre 2020. Octavie Véricel, sa fondatrice, a souhaité «concrétiser et mettre en cohérence un certain nombre d’initiatives lancées par le passé». «Nous menions diverses actions, de manière éparpillée. Le dispositif de société à mission nous permet de les lier les unes avec les autres, de définir une vraie stratégie de long terme pour le cabinet.» Les statuts de Quovive ont ainsi été modifiés afin d’y inscrire la mission suivante : « Prospérons durablement en accompagnant nos clients à prospérer durablement ». Concrètement, il s’agit aujourd’hui pour Quovive d’atteindre des objectifs en matière de conditions de travail, d’engagement au sein de la cité auprès d’acteurs sociaux et sociétaux, de travailler avec des partenaires partageant ses valeurs, d’amener ses clients à repenser leur performance et de minimiser son impact environnemental.
Réinventer les cabinets pour réinventer l’économie
Si cela peut être vu comme une contrainte pour certains, Octavie Véricel et son équipe y voient un défi à relever… par nécessité ! « Nous devons nous réinventer et je suis persuadée que nous devons changer notre manière de travailler, de façon à ce que l’économie soit au service de l’humain et non plus du seul profit », défend la vice-présidente à l’Ordre des experts-comptables Aura. Le décret d’application définissant les règles de contrôle et de certification est encore récent et le chemin est encore long.
« A nous de montrer la voie »
Pour Octavie Véricel, le développement des sociétés à mission passera par l’exemple que peut montrer l’un des principaux partenaires des entreprises : l’expert-comptable. « Notre rôle consiste à accompagner les entreprises au quotidien afin de les rendre performantes. C’est de notre ressort de bien les conseiller en les invitant à réfléchir à leur modèle. À nous de leur montrer la voie. »