Au Japon, le bento est un repas servi dans une lunch box que l’on consomme au travail ou à l’école… Une « gamelle » en bon français ! Inspiré de cet art de vivre à la japonaise, Fabien Marret, designer auvergnat de 39 ans, sans bagage entrepreneurial, a fondé Monbento en 2009. Douze ans plus tard, la petite société est devenue une PME réalisant plus
de 40 % de son chiffre d’affaires en Chine.
L’entreprise clermontoise fabrique et distribue des « bento », ces boîtes à repas compartimentées, commercialisées entre 20 et 50 euros. Son modèle le plus célèbre, créé en 2010, le MB Original, a incontestablement contribué à séduire désormais 4,5 millions de clients de la marque auvergnate. « La gamme s’est ensuite étoffée de lunch box, bouteilles et d’une palette d’accessoires réutilisables pour des repas nomades aussi confortables que chez soi », explique l’entrepreneur. Les produits sortent de l’usine des environs de Shanghai s’ils sont destinés au marché chinois, ou de son usine en région Auvergne-Rhône-Alpes s’ils sont destinés au marché Européen. Des valeurs « durables » importantes pour Fabien Marret qui, en tant qu’expert du design, a toujours positionné les usages au coeur de sa stratégie et de sa réflexion.
Le succès fulgurant
« À l’époque, ce concept basé sur l’éco-conception et la réutilisation des packagings était un sujet bien moins blébiscité qu’aujourd’hui mais cela me tenait déjà à coeur », raconte son fondateur. Résultat, Monbento écoule aujourd’hui ses produits dans 76 pays et 1 300 boutiques. La PME emploie 49 personnes en France et 18 en Chine, dans ses filiales de Shanghai et Hong-Kong, pour un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros, dont 70 % à l’export. Un chiffre d’affaires qui connaît d’ailleurs un taux de croissance annuel moyen de 48,3 % ! L’Empire du milieu a largement contribué à cette success story. Fabien Marret a en effet passé six ans à Shanghai pour y développer la filiale chinoise de Monbento. Il y a rencontré son épouse, aujourd’hui directrice de l’entité chinoise de l’entreprise.
L’entrepreneur clermontois est rentré en terre natale il y a deux ans afin d’être à nouveau aux côtés des équipes françaises et d’accompagner le développement de l’entreprise. Entretemps, le capital de la société a été ouvert à Peugeot Frères Industrie, devenu actionnaire majoritaire de Monbento.
Une nouvelle gamme pour les professionnels
Fabien Marret est resté le président actionnaire de Monbento et continue de piloter la stratégie avec les valeurs qui lui sont chères. « Nous travaillons une offre globale alternative aux packagings jetables pour les formules à emporter
et en livraison des restaurants. » Pour répondre aux restaurateurs, Monbento vient de créer une gamme spécifique de boîtes résistant à plus de 300 cycles de lavage. « Ces bentos sont fabriqués en Auvergne Rhône-Alpes à partir de matériaux innovants alliant transparence, légèreté et résistants à la casse de façon à être 100 % compatibles avec la vente à emporter ou la livraison. » Monbento s’est aussi associé aux professionnels du réemploi afin de proposer une offre globale permettant à ses utilisateurs de rapporter leurs boîtes dans n’importe quel restaurant du réseau d’adhérents. Elles sont ensuite nettoyées pour être réutilisées. Avec la loi sur la transition énergétique imposant aux restaurants d’abandonner les contenants jetables, Monbento se place plus que jamais comme une alternative durable.
L’histoire d’une gamelle
L’histoire de Monbento a commencé au début des années 2000. Designer pour l’équipementier sportif Reebok, Fabien
Marret s’était installé à Paris avec sa compagne d’alors, Émilie Creuzieux, pour sa part kinésithérapeute. Cinq ans plus tard, ils partent à l’aventure lors d’un voyage de six mois en Australie d’où ils reviennent avec « l’envie d’entreprendre et de lutter contre les incohérences écologiques. »
De retour en France, ils imaginent un concept de restauration durable qui ne prendra finalement pas. « Reliquats de ce
projet, les gamelles que le couple a fait venir d’Asie font germer l’idée d’une lunch box fonctionnelle, esthétique et fabriquée au plus près du client final », écrira bien des années plus tard le journal Les Échos.
«Monbento, l’un de mes clients les plus atypiques. »
François Verdier, expert-comptable et commissaire aux comptes à Clermont-Ferrand
Fabien Marret et Émilie Creuzieux sont des personnages bluffants selon moi. Je les ai vus naître… mais surtout grandir ! Alors qu’ils ne sont pas issus à l’origine de l’entrepreneuriat, ils ont très vite été autonomes dans la gestion de leur entreprise. Pour ma part, je les accompagne surtout sur des sujets pointus, en matière fiscale et sociale. Contrairement à de nombreuses entreprises, jeunes ou naissantes, qui investissent pour leur marketing, Monbento a aussi su miser sur une bonne gestion comptable, ce qui leur a permis de développer leur entreprise avec le succès que l’on connaît. »
» Monbento a aussi su miser sur une bonne gestion comptable «