Depuis son arrivée au club en 2017, Marie-Sophie Obama a réveillé l’engouement autour du Lyon Basket féminin (renommé LDLC Asvel féminin). Pour Paroles d’Experts, elle dresse le bilan des premières leçons à tirer de la crise, présente ses attentes pour la reprise d’activité et détaille le projet économico-sportif du club de basket féminin, sacré champion de France en 2019.
Alors que le retour à la quasi-normalité est attendu pour cette rentrée, quelles leçons doit-on, selon vous, tirer de cette crise inédite ?
La première des leçons à tirer est une leçon d’humilité. L’être humain n’est pas surpuissant ou omnipotent et ne peut rien contre les éléments, les catastrophes sanitaires ou naturelles. Cette crise nous force donc à l’humilité et nous encourage à faire preuve d’agilité, de flexibilité. Et puis cette période nous a amenés à être chacun plus ouvert pour pouvoir se réinventer.
Qu’attendez-vous de cette reprise d’activité et en quoi cette crise va-t-elle modifier nos habitudes ?
On sent dans l’immédiat et pour cette rentrée, cette envie et cet appel à pouvoir retrouver, malgré les quelques contraintes, une vie de liberté. Nous allons pouvoir créer à nouveau du lien social, se revoir tous en « 3D » et non derrière un écran. J’espère que cette période trouble va permettre à l’humain, avec un grand H, de reprendre la place qui est la sienne et de redevenir la priorité. Il est essentiel de favoriser ce lien social qui est en définitive le moteur pour chacun d’entre nous. Cette crise va peut-être nous permettre de mieux vivre l’instant présent, de le vivre plus pleinement, de lui redonner de la consistance.
Vous êtes très impliquée dans les réseaux lyonnais et notamment dans les réseaux féminins. Cette longue période de doute a-t-elle aussi permis de resserrer les liens entre les dirigeants de la place ?
Comme pour tous, cette période a été difficile parce qu’on ne s’est pas vu pendant de longs mois, alors que la vie lyonnaise est habituellement dense et remplie de ces moments d’échange, de partage, de convivialité. Tout le monde a fait preuve de résistance pour réussir à préserver ces liens-là. Au niveau du club, nous avons eu la chance d’être soutenus par nos partenaires et nos actionnaires sur le volet économique. Tout un panel d’entrepreneurs restent sensibles à la performance sportive et au fait de se retrouver autour des valeurs du sport. Nous sommes heureux d’avoir réussi à traverser cette crise, malgré les difficultés et on espère désormais qu’on pourra à nouveau faire valoir cette convivialité, être créateur d’émotions autour des performances de l’équipe et retrouver la dynamique qui était la nôtre juste avant la crise.
Quid de la situation économique et sportive du club ? Quelles sont vos ambitions sur ces deux sujets ?
Sur le volet économique, nous sommes toujours dans une optique de développement, de réussir à réunir encore plus de partenaires. Le club a beaucoup travaillé ces derniers mois sur le projet d’entreprise et nous sommes toujours dans une phase de « work in progress ». Sur le plan sportif, les joueuses et nos médaillées olympiques restent au club, nous font confiance et sont toujours aussi motivées pour reconquérir notre titre de champion de France perdu l’année dernière. C’est une chance. On espère aussi se qualifier pour la finale de la Coupe de France à Bercy, en même temps que les garçons de l’Asvel, ce serait une première. Sur la scène européenne, nous visons le carré final de l’Eurocup, puisque nous ne sommes pas qualifiées en Euroleague cette année. Le niveau sera élevé mais c’est une très belle compétition et ça servirait de magnifique tremplin pour l’ambition sportive européenne qui est la nôtre, à savoir figurer parmi les dix meilleurs clubs européens.
Un mot sur ce maillot commun entre les équipes masculines et féminines de l’ASVEL et l’OL, dévoilé fin août ?
Le rapprochement entre les deux clubs s’opère depuis plusieurs saisons mais le fait de pouvoir le matérialiser avec ce maillot crée une dynamique bien plus forte et met en avant notre unité. Ce maillot renforce ce sentiment d’appartenance à un projet commun. Nous sommes tous fiers de porter les couleurs de la Métropole, à Lyon, Décines ou Villeurbanne et de compter parmi les fleurons du bassin lyonnais.