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L’expert-comptable, acteur clé de la médiation

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En devenant médiateurs, les femmes et les hommes du chiffre apportent des compétences souvent nécessaires dans la gestion d’un conflit entre deux entreprises qui font appel à la médiation. Par ailleurs, le Cima les plébiscite car ils sont naturellement des partenaires de confiance de leurs clients professionnels. Ils ont un rôle de prescripteur important.

« L’expert-comptable détient des compétences en finance mais aussi en droit. Il connaît la justice, il la voit évoluer et sait très bien qu’elle ne peut pas faire face au règlement de tous les litiges qui opposent les entreprises, explique Marie-Josèphe Laurent, avocate et présidente du Cima. En s’appuyant notamment sur des experts-comptables, la médiation pourra se développer et de plus en plus venir au secours des entreprises
qui rencontrent des difficultés. » Les experts-comptables ont ainsi toute la légitimité pour contribuer au déploiement de cette pratique en France.

Selon le Cima, au moins 50 % des litiges se règlent grâce à elle et aboutissent à la conclusion d’un accord ou d’une transaction. Le processus peut se déclencher au cours de la procédure : « Le tribunal suggère, lors d’un procès en cours, de basculer vers une médiation. » Ou avant de saisir la justice. Le rôle d’information et de prescription des experts-comptables auprès de leurs clients est alors essentiel. « Dans l’écosystème d’une entreprise, son expert-comptable est son partenaire de confiance le plus proche, estime Marie-Josèphe Laurent. Il connaît l’histoire de l’entreprise, ses hommes et ses femmes. Conseiller la médiation, c’est permettre à un dirigeant de sortir la tête haute d’un conflit, de ménager les relations commerciales futures, d’apaiser le dialogue dans une démarche moins violente et moins agressive que les bancs d’un tribunal. » La rapidité de la gestion du conflit est un autre atout. « Les conventions de médiation sont signées pour trois mois, renouvelables trois mois. » Bien loin des délais qui se comptent en années lorsque la porte d’un tribunal est franchie.

Une bonne capacité d’écoute

Pour devenir médiateur pour le Cima, un expert-comptable, comme tous les professionnels qui décident de s’engager dans cette démarche, suit une formation initiale de 60 heures puis, chaque année, ses compétences sont mises à jour par une vingtaine d’heures de formation supplémentaires. En plus, les échanges entre médiateurs, dans le cadre du Cima, permettent de renforcer ses compétences et d’affiner sa pratique. Si des qualités individuelles intrinsèques, comme la neutralité, le non-jugement, la capacité d’écoute, sont nécessaires, d’autres « soft skills » s’acquièrent et se développent grâce aux formations du Cima et à l’expérience acquise au fil des missions de médiation confiées par le centre.

« Les formations dispensées aux médiateurs abordent la communication non violente, les techniques d’écoute active, des manières d’aborder des sujets ou d’utiliser des phrases et des mots qui progressivement permettront de désamorcer des litiges, sans forcément que les protagonistes s’en rendent compte » , dévoile Marie-Josèphe Laurent. Le temps et l’expérience proposés par l’expert-comptable au Cima sont rémunérés.