« Consolider le capital de nos PME pour soutenir l’investissement de nos futurs champions »
État d’esprit des chefs d’entreprise, rôle et actions du Conseil régional ou encore regard sur le rôle et les missions des experts-comptables, pour Paroles d’Experts, Laurent Wauquiez revient sur les grands enjeux de cette fin d’année.
Les entreprises régionales ont souffert ces deux dernières années. Quel est votre regard sur cette période ?
Avec le recul, il y a deux choses, selon moi, à retenir de cette crise. La première, c’est l’importance de bien gérer nos comptes publics. Dès le début de la pandémie, la Région a déployé des aides d’urgence pour soutenir nos entreprises et les aider à préparer la relance. C’est uniquement grâce aux économies que nous avons réalisées depuis 2016 que nous avons pu agir aussi massivement, et ce sans endetter notre collectivité, ni dégrader nos finances. La seconde, c’est l’impérieuse nécessité de relocaliser notre industrie. Chacun a pu le constater, notre dépendance industrielle envers des pays comme la Chine nous conduit droit dans l’abîme.
Des échanges et retours que vous pouvez avoir, quel est l’état d’esprit des chefs d’entreprise en cette rentrée ?
Avec les conséquences de la guerre en Ukraine, qui se conjuguent à celles de la crise sanitaire, les chefs d’entreprise sont naturellement en proie à l’incertitude et à l’inquiétude. Plus que jamais, la Région est mobilisée à leurs côtés pour que, malgré ce contexte, ils puissent trouver en Auvergne-Rhône-Alpes un climat favorable qui suscite la confiance et les incite à investir.
Pour les entreprises auvergnates et rhônalpines, quels sont les grands enjeux de cette fin d’année ?
Les enjeux, nous les connaissons : pénurie de main-d’œuvre, inflation, prix de l’énergie, difficultés d’approvisionnement. Il nous faut y répondre et la Région a des solutions à apporter. Nous avons, par exemple, adopté l’année passée un grand plan de retour au travail consistant à faciliter les formations au sein de secteurs en tension. Nous aidons également les entreprises qui investissent pour moderniser leur outil de production et réduire leur consommation d’énergie. Autant d’aspects qu’il est nécessaire de prendre en compte pour relever ce grand défi de la relocalisation que j’évoquais précédemment.
Tous secteurs d’activité confondus, quels sont les leviers d’action à activer pour soutenir les entreprises du territoire ?
Nous avons défini une stratégie que l’on pourrait décliner sur deux axes. Tout d’abord, le soutien à nos entreprises à travers notre fonds souverain régional. Doté de 100 millions d’euros, il nous permet de consolider le capital de nos PME/ETI et de soutenir l’investissement de nos futurs champions. Le second élément, c’est le grand plan stratégique de relocalisation de 1,2 milliard d’euros sur six ans, que nous déployons depuis début 2022 afin de ramener sur notre territoire les industries et les emplois. C’est pour moi une priorité absolue, qui répond à une exigence de souveraineté industrielle, mais qui est aussi un
impératif écologique, puisque la majorité des émissions de CO2 dans notre pays proviennent des importations.
L’expert-comptable est le partenaire quotidien privilégié du chef d’entreprise. Quelle est votre vision de cette profession et de son rôle ?
Vous savez que j’apporte une attention particulière à la bonne gestion des comptes ! Des finances saines sont le préalable à l’efficacité de toute action, et ce, que vous soyez une entreprise ou une administration. Les experts-comptables incarnent cette exigence qui est pour moi tout simplement essentielle. C’est précisément lorsque nous traversons une période difficile, que leur rôle est le plus primordial. Nous ne parviendrons à surmonter cette crise que si nous sommes extrêmement vigilants quant à la bonne gestion de nos comptes, publics comme privés. Nous avons eu des échanges lors de la crise sanitaire et les représentants de cette profession ont grandement contribué à la réussite de nos actions, notamment en relayant nos dispositifs d’aides d’urgence auprès des entreprises.