L’administrateur judiciaire lyonnais, Eric Etienne-Martin, qui a fondé AJ UP en 2017, évoque la nécessité d’un travail collaboratif avec les experts-comptables, au service de la pérennité des entreprises.
Quels sont les liens entre les administrateurs judiciaires et les experts-comptables ?
Nous partageons beaucoup de choses. Nos professions sont toutes deux réglementées, avec un Ordre et une déontologie et nous exerçons au quotidien au chevet des entreprises. Nous poursuivons le même objectif commun : la pérennité de leurs activités. Naturellement, nous parlons un peu la même langue, chacun dans sa sphère de compétences. Enfin, et heureusement, l’expert-comptable croise l’administrateur judiciaire dans le cadre d’une petite partie de ses activités, quand une entreprise se retrouve en difficultés ou que la reprise d’une société constitue une opportunité pour l’un de ses clients.
De quelle manière travaillez-vous en collaboration ?
Dans le cadre de mesures de prévention (mandat ad hoc, conciliations) ou judiciaire (redressement, sauvegarde), il est nécessaire pour l’administrateur judiciaire de s’appuyer sur le travail de l’expert-comptable. Mon rôle consiste à trouver la meilleure option pour l’entreprise en difficultés en réalisant le bon diagnostic. J’ai donc besoin de transparence, de visibilité et de fiabilité en analysant les précédents bilans de l’entreprise et ses tableaux de bord… Des éléments établis par l’expert-comptable, d’où la nécessité d’un travail collaboratif.
Quelles actions les experts-comptables peuvent-ils mener ? Que préconisez-vous ?
J’invite les dirigeants de TPE et PME à anticiper, à faire des tableaux de bord avec leur expert-comptable afin d’établir plusieurs scénarios de reprise, sans attendre le bilan de la fin de l’année. Déjà même pour septembre avec une hypothèse haute et basse afin de préparer la reprise. Dans une période sans visibilité, il faut anticiper.